Visite du chantier de la dépendance de la Forge : samedi 16 juin 2012
Restauration de de la dépendance de l’ancienne forge
Du façonnage des adobes par les élèves...
Site : http://treillieresaufildutemps.blogspot.com
De la sacristie à l’auberge
Le décret de l’Assemblée Nationale du 14 décembre 1789 relatif à « l’organisation des communes du royaume de France » et à la « constitution des municipalités » décide que « le chef de tout corps municipal portera le nom de maire » (article 4) et que l’assemblée municipale se réunira « à la maison commune ou maison de ville » (article 19) ; il n’est pas encore question de mairie.
Cette nouvelle organisation municipale mise en place par la Révolution se substitue à l’ancienne assemblée paroissiale (le Général de la paroisse) qui, dans la sacristie de l’église, se réunissait sous la houlette du curé pour gérer les biens de la paroisse et les affaires de la communauté villageoise (impositions, chemins, assistance aux pauvres…). Les paroissiens de Treillières mettront un certain temps à se rendre compte qu’ils sont devenus des citoyens. Le 21 février 1790 ils élisent leur première municipalité et mettent à sa tête le curé pour maire et son vicaire pour procureur (adjoint). Le nouveau corps municipal continue comme avant à s’assembler le dimanche, à la fin de la messe et au son de la cloche dans la sacristie qui devient ainsi la première mairie de Treillières.
En janvier 1791 le curé, Jacques Nerrière, démissionne de sa fonction de maire. Pour le remplacer le corps municipal élit Alexandre Vincent, aubergiste et maître du relais de Poste installé au carrefour de la route Nantes-Rennes et de la route de Sucé. Pendant quelque temps encore la municipalité continue à siéger « dans la sacristie lieu ordinaire des délibérations » (15 avril 1792).
Quand en janvier 1793, la municipalité prend en charge la tenue des registres de l’Etat Civil, le maire trouve plus pratique de rassembler l’administration communale dans son relais de Poste et bientôt d’y tenir aussi les réunions du corps municipal. Les procès verbaux des séances parlent alors d’élus « assemblés dans la salle commune » ou « la chambre commune”.
Le 26 octobre 1801 le terme mairie apparait pour la première fois mais c’est pour désigner la municipalité. Un an plus tard, le 10 juillet 1802 le mot est à nouveau utilisé mais pour désigner le lieu où se tient la municipalité : « … fait et arrêté à la mairie de cette commune… ». Il s’agit toujours d’une pièce de l’auberge d’A. Vincent, inamovible maire.
En 1803, celui-ci transfère son relais de Poste en haut de la côte de Gesvres. La mairie déménage dans une pièce de la nouvelle auberge louée 40 francs par le maire-maître de Poste à la municipalité qu’il dirige.
Après la disparition d’A. Vincent en 1820, ses successeurs maintiennent la mairie au relais de Poste de Gesvres jusqu’en 1901 à l’exception du court mandat de Julien Le Lardic de La Ganry (1826 – 1830) qui installe la municipalité dans son manoir de Fayau.
La mairie squatte l’école
En septembre 1901, le maire J. Enaudeau, devant la mauvaise tenue des registres municipaux toujours aux soins de l’aubergiste-secrétaire de mairie Rogatien Vincent, demande l’autorisation au Préfet d’installer provisoirement la mairie dans les pièces vacantes des logements réservés aux enseignants. Le Préfet accepte et la mairie de Treillières s’installe, de façon très chaotique, dans les maisons d’école de la commune : les archives dans une chambre d’instituteur de l’école des garçons ; le cabinet du maire et le bureau du secrétaire de mairie entre la salle à manger et la cuisine de l’institutrice de l’école des filles.
En décembre 1907 l’Inspecteur d’Académie alerte le Préfet sur l’état de délabrement de l’école des filles de Treillières et sur le sort des instituteurs logés à l’étroit. Le Préfet écrit au maire, Olivier de La Brosse, pour lui demander de construire une nouvelle école pour les filles et d’étudier la question d’une mairie en site propre. Le maire de Treillières obtempère et le 23 février 1908, l’architecte nantais Etève établit les plans et devis d’une école pour les filles avec mairie pour un montant 33 395,96 F. Pendant l’été le conseil municipal décide d’attribuer la nouvelle école aux garçons, les filles déménageant dans les anciens locaux occupés par leurs frères.
Une mairie-école pour le 20e siècle
Le cheminement du projet dans les bureaux de la Préfecture dure un an et ce n’est qu’en octobre 1909 que le Conseil municipal peut envisager sa réalisation. Restent à trouver l’argent et un entrepreneur. Le 17 octobre 1909, le Conseil municipal vote une imposition extraordinaire courant sur 30 ans, à partir de 1910, pour couvrir le remboursement d’un emprunt de 15 377,45 F. contracté auprès du Crédit Foncier de France pour la construction « d’une école de garçons et d’une mairie». L’Etat s’engage à contribuer pour le bâtiment de l’école, comme la loi l’y oblige, à hauteur de 10 630 F. (mais il ne versera rien pour la mairie, car il n’y est pas tenu, et cela les élus de Treillières, mal informés des lois, ne l’apprendront que plus tard à leurs dépens).
Le 20 février 1910, le ministère ayant enfin donné son autorisation, on peut procéder à l’adjudication des travaux. Il est prévu que l’entrepreneur adjudicataire construira la nouvelle école-mairie à l’emplacement de l’école des filles qu’il faudra au préalable détruire tout en essayant de récupérer le maximum de matériaux pour la nouvelle construction.
C’est Jean-Baptiste Goureau, entrepreneur de maçonnerie demeurant à Château-Thébaud qui emporte le marché le 17 mars 1910. Il commence les travaux le 4 avril en espérant avoir terminé les 2 classes destinées aux garçons le 31 juillet 1910.
Pendant quatre semaines tout va pour le mieux, puis les incidents s’accumulent. Au mois d’août on n’a effectué que le quart des travaux quand les bâtiments scolaires devraient être terminés. J-B. Goureau demande un acompte de 7500 F pour le travail effectué. On lui verse 4000 F. Il suspend les travaux.
Le 16 octobre, inquiet de la tournure des événements, le Conseil municipal demande au Préfet (qui accepte) de résilier le contrat le liant à J-B. Goureau et à traiter avec un nouvel entrepreneur. Dans la précipitation la municipalité ne lance pas de nouvelle adjudication et passe contrat avec un entrepreneur de Nantes, Mr Le Boulch, qui arrive avec un devis surévalué. Le chantier redémarre le 3 novembre 1910.
Le 13 décembre, l’Inspecteur Primaire de Nantes vient à Treillières et propose de faire entrer les garçons dans la nouvelle école dès le lundi suivant : « il reste à blanchir les murs et à faire quelques petits travaux de plâtrerie. Mais il n’y aurait aucun inconvénient à attendre la bonne saison pour terminer ces salles ». Le 19 décembre 1910, dans l’après-midi, les écoliers inaugurent leurs nouvelles classes. Les autres nouveaux locaux (logement des instituteurs, mairie) ne seront utilisables qu’en juin 1911, mais il faudra attendre l’été 1913 pour que l’ensemble soit entièrement terminé.Aujourd’hui, les locaux de la mairie-école, malgré les péripéties survenues lors de leur construction, après avoir traversé le 20e siècle, subi quelques transformations, changé parfois d’affectation, non seulement font toujours partie du paysage treilliérain mais y sont totalement intégrés, le bourg ayant glissé à leur rencontre pour placer enfin la mairie au cœur de la principale agglomération de la commune : au centre de la vie locale.
Jean Bourgeon
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Le 12 juin 1915, le journal "L'illustration" publie un article sur la bataille d'Hébuterne avec une carte où l'on remarque les fermes de La Signy et de Touvent |
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Les cuisines en plein air à Clairfaye ; le hangar de gauche a aujourd’hui disparu | La ferme de Clairfaye aujourd’hui (c’est devenu un gîte rural) |
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Le repas dans la prairie près des tentes | ![]() La prairie derrière la ferme de Clairfaye |
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Moment de détente dans la prairie |
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Samedi 17 novembre à 11 h 00, c’est le grand jour pour la dépendance de l’ancienne forge : la SELLERIE.
Au programme :
- lecture des textes des enfants de l’école Alexandre Vincent qui ont participé à la rénovation
- Prestation de la chorale “Chantons au Fil du Temps”
- Bagad d’Orvault…
Venez nombreux !
Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Treillières / Archives du vendredi 16-11-2012
Ce petit bâtiment au carrefour de la Poste de Gesvres était en piteux état. Fallait-il le garder ? Oui, ont répondu en choeur la municipalité, alors dirigée par Émile Savary, maire décédé, et l'association Treillières au fil du temps (TAFDT). La restauration de la Sellerie sera inaugurée ce samedi 17 novembre.
Un élément du patrimoine
Le petit édifice d'une dizaine de m 2 est un des plus vieux éléments du patrimoine de pays que la commune possède. Il témoigne notamment d'un mode de construction ancestral. « Cette annexe de l'ancienne forge d'apparence anodine présente dans sa partie basse toutes les caractéristiques d'un bâtiment ancien de type architectural propre à notre région », explique Jean Bourgeon, historien et animateur de TAFDT. La technique utilisée, très présente dans le bassin rennais et sur la route qui relie les deux grandes villes bretonnes, repose sur l'utilisation de la bauge. Une embase de pierres de granit sert de support à une partie haute en argile dont le constituant est renforcé par des végétaux. « Les rares éléments en bauge qui subsistent dans la région datent majoritairement des XVIIIeet XIXe siècles. »
Une longue histoire
La création à cet endroit d'une sellerie - artisan fabriquant notamment des selles pour les chevaux - est attestée par un document datant de 1763. L'activité était probablement en relation avec la création d'un relais de poste sur cette route de Nantes à Rennes. La sellerie deviendra auberge, puis forge avec maréchal-ferrant, jusqu'à ce que cette activité cesse au cours des années 1980. Le bâtiment principal a été réaménagé à plusieurs reprises. Il est aujourd'hui reconverti en logements. Seule la petite annexe semble avoir gardé son architecture d'origine...
Collaboration intergénérationnelle
Coordonné par Serge Libot, le chantier de restauration fut engagé au printemps dernier. TAFDT et la commune ont fait appel à Tiez-Breiz. L'association, spécialiste de la restauration du patrimoine breton, a guidé les bénévoles tout au long des travaux.
« C'est une opération exemplaire en tous points », souligne Loïc Bonnet, président de TAFDT. « Au sein de l'école Alexandre-Vincent, les élèves de la classe de CM1 de Jacky Chevalier ont été associés, en réalisant des adobes (briques en terre), puis en participant à la finition des murs. »
Cette collaboration intergénérationnelle n'est pas un des moindres intérêts de l'opération.
Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Treillières / Archives du jeudi 22-11-2012
Lundi prochain, le conseil municipal officialisera le nom de la dépendance de l'ancienne forge de la Poste-de-Gesvres restaurée au cours de l'été par l'association Treillières au fil du temps (TAFDT), en partenariat avec la commune et l'association Tiez-Breiz.
Elle s'appellera dorénavant la Sellerie, en référence à un document daté de 1763 (Ouest-France du vendredi 16 novembre).
Alain Royer, maire, et les partenaires engagés dans cette rénovation ont procédé le week-end dernier à une inauguration festive, digne de ce qui est devenu désormais un marqueur du patrimoine local. Jacques Blouin, président de Tiez-Breiz a salué « une démarche exemplaire ».
Chants avec le groupe de TAFDT, ambiance musicale assurée par le bagad d'Orvault (Bagad Orvez), lecture de textes avec les élèves de l'école Alexandre-Vincent associés au chantier, défilé derrière un attelage à l'ancienne conduit par Damien Clouet : la fête s'est poursuivie en mairie autour d'une exposition et du verre de l'amitié.
La Sellertie, que d'aucuns promettaient à la destruction il y a encore quelques mois, est peut-être à l'origine d'une prise de conscience collective de la nécessité de préserver le petit patrimoine treilliérain.
Dès samedi prochain, Treillières au fil du temps sera aux côtés de particuliers sur le chantier de restauration de la boulangerie-four de la Louinière (treillieresaufildutemps.blogspot.com)