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Article Ouest-France : 1954-1968 Treillières sous l'oeil du curé photographe - Treillières

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Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Treillières / Archives du jeudi 06-12-2012

 

jeudi 06 décembre 2012
Retour dans les années 1950 : jour de kermesse à Treillières, un des 1 314 clichés du curé Bernard sauvés de l'oubli  par l'association Treillières au fil du temps.

Entretien

Jean Bourgeon, historien, animateur de l'association Treillières au fil du temps (TAFDT), à propos de séances publiques de projection de diapositives réalisées par le curé Bernard entre 1954 et 1968.

Quelle est l'origine de ces documents ?

Au printemps dernier, TAFDT a obtenu de la paroisse l'autorisation de numériser les diapositives conservées au presbytère. Il s'agit essentiellement de documents couleur et noir et blanc réalisés entre 1954 et 1968 par le curé de l'époque plus quelques diapositives réalisées après son décès. Suite à un tri « technique » (certaines diapositives ayant subi l'outrage du temps : décoloration, moisissures), 1 314 diapositives ont été numérisées par nos soins pour les sauvegarder de l'usure du temps et du risque de les voir s'éparpiller.

Quel est l'objectif de cette rétrospective ?

Nous présentons une sélection de ces photos avec le but de montrer la vie d'une commune dans les années 1950-1960, à l'époque où la société rurale du Pays nantais passe, selon les géographes, des « bocages immobiles au choc des mobilités ». À Treillières, les structures agraires commencent à changer à cette époque, la courbe démographique prend son envol en 1968 suite à l'arrivée de populations nouvelles mais les superstructures sociales et culturelles restent en place et ne bougeront guère avant le début des années 1980, ce qui correspond à peu près au décès du curé Bernard, mort en juillet 1977.

Comment procédait le curé Georges Bernard ?

Il est arrivé à Treillières en 1954, à une époque où peu de gens possédaient des appareils photos. Il s'est fait reporter-photographe de la vie paroissiale. Il organisait des soirées de projection pour ceux qui n'avaient pu participer aux événements et vendait les photos des communiants aux familles qui souhaitaient garder un souvenir.

Que découvre-t-on dans ces clichés ?

Cette galerie de photos est marquée par le retour régulier des cérémonies religieuses : missions, fête des malades aux Dons et surtout chaque année : Fête-Dieu, communion, etc. Nous constatons des évolutions dans le temps (la mode, les parcours, l'assistance). La pastorale de l'époque prend aussi en compte le quotidien des paroissiens en particulier le temps des loisirs : sorties à la mer pour les enfants, camps pour les ados et les jeunes gens, voyages et pèlerinages pour les adultes (y compris sur la tombe du maréchal Pétain à l'île d'Yeu !). Sans oublier la grande fête annuelle : la kermesse, qui a pour objectif de financer les oeuvres paroissiales, en particulier les écoles catholiques. Et quand le besoin d'argent est important, on y adjoint quelques fêtes supplémentaires : meeting d'aviation ou stock-car !

Jeudi 6 et dimanche 16 décembre, rétrospective photographique Treillières sous l'oeil du photographe, à 14 h 30, salle Simone-de-Beauvoir (entrée libre). Contact : treillieresaufildutemps@gmail.com ; www.treillieresaufildutemps.blogspot.com


Article Ouest-France : Qui était le curé photographe Georges Bernard (1911-1977) ? - Treillières

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Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Treillières / Archives du jeudi 06-12-2012

 

jeudi 06 décembre 2012
L'abbé Georges Bernard, curé  de Treillières de 1954 à 1977, auteur  des photos présentées par l'association Treillières au fil du temps.

Georges Bernard est né, au 9, quai de la Fosse à Nantes, le 15 mars 1911. Son père, Joseph Bernard, était charpentier de marine et sa mère, Victorine Marie Divet, simple ménagère. Celle-ci accompagna son fils lorsqu'il fut nommé curé à Treillières et c'est dans cette commune qu'elle finit ses jours en 1962.

Après des études primaires à l'école Saint-Nicolas et des études secondaires à Saint-Stanislas, il entre au grand séminaire. Il fut ordonné prêtre le 4 juillet 1936. D'abord professeur à Saint-Stanislas, il fut successivement directeur de l'école libre de Bouguenais, professeur à l'Institution Saint-Joseph d'Ancenis, avant d'être nommé, le 16 septembre 1948, vicaire à Saint-Martin de Chantenay. Nommé à Treillières, il y arrive le 4 août 1954.

Une activité débordante

Tout au long de son ministère, le curé Bernard fut omniprésent dans la paroisse, lui imposant un style particulier fortement marqué par la tradition, alors que l'Église, avec le concile Vatican II, s'orientait vers la rénovation. Son activité dépassa les simples obligations pastorales pour encadrer ses paroissiens, des plus jeunes aux plus âgés. Outre la relance des mouvements d'Église et des pèlerinages, il organisa un patronage pour les enfants et de très nombreux voyages pour les adolescents, les choristes, la chorale, les jeunes gens, les adultes. Il les préparait notant sur des fiches les informations sur les monuments et sites remarquables qu'il ferait découvrir ensuite à ses paroissiens-touristes.

L'abbé Bernard fut aussi un « curé photographe ». Chaque fête religieuse, pèlerinage, voyage fut l'objet d'un reportage. Il photographiait, mais confiait aussi son appareil photo à son vicaire ou à un paroissien. Deux attaques cardiaques en 1963 mirent un frein à son activité débordante. À partir de ce moment, les reportages photographiques se font plus rares. Le 8 juillet 1977, l'abbé Georges Bernard fut emporté par une ultime crise cardiaque. Il repose dans le cimetière de Treillières.

Devoir sur le “dormi” avec le cours de gallo

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Depuis trois mois, quelques bénévoles participent au cours mensuel de gallo organisé à Petit-Mars par “Galo Tertot”.
Marcel a fait un poème en gallo sur le thème du “dormi”.

A vos souvenirs d’enfance pour ceux qui ont entendu ou parlé le gallo du coin.

 

LE DORMI

T’as pas du bar que d’l’iau aneu

En dormant tu n’fais que gibeu

J’ai pas fromé l’œil de la né

Tell’ment tu m’fous des coups d’pieds

Dans l’temps çà m’aurait point geneu

D’êtes deux ou touas heur’ reveilleu

Faut dir’ que dans c’temps-là, j’avions

Comm’ qui dirait d’l’occupation

Depé les temps ont ben changeu

On a ben fait d’en profiteu

J’essaie ben d’te chagaleu

Y s’aquenoui avant de c’mencer

A c’t’heure quand j’ vaill’ ton attirail

On dirait un épouvantail

Avec tes deux faillis sacoches

Tôte teurniées à la pendilloche

Mon pouv’ bonhom’ t’a tout c’qui faut

Pour fair’ pou aux bouées d’étourniaux

Jadis j’aurais rebouillé des yeux

D’mezé j’aim’ ben mieux les fromeu

Tu ronf’ pir’ qu’la traille de cheu nous

Qui fing’ à couteu dans la soue

Et en pius tu pues la vinasse

Dans nout’  lit tu prends tote la piace

J’cré ben que j’ va tourner bourrique

A coucher avec un’ barriqu’

Baill’ donc puisque c’est ta pâssion

A en avar la queurvason

Et pis quand tu s’ras teurpaqué

Ma j’aurai le lit tote entier

J’pourrai m’évailler d’tout mon long

Et j’dormirai comme un liron

Marcel Lerat

Réfugiés de Nantes et d’ailleurs à Treillières : 1940 – 1945

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De 1940 à 1944, par vagues successives et d’origines diverses, des personnes chassées de chez elles par la guerre viennent se réfugier à Treillières. Au-delà des drames individuels témoins d’une tragédie collective il y a le choc de deux mondes (le citadin et le rural) qui jusqu’alors se toisaient, voire se méprisaient et qui vont devoir cohabiter dans des conditions difficiles. A travers la trame de l’Histoire documents et témoignages racontent cette étrange « partie de campagne ».
Le 3 septembre1939 la France déclare la guerre à l’Allemagne. Le curé de Treillières, André Prévert, note dans le Livre de paroisse : « 3 septembre. Date lugubre ; une fois de plus la France est entrée en guerre ; et pour combien de temps ? Et pour quel résultat ?». Le soir, de 20h à 20h45, alors que la nuit ennoie la campagne, au petit clocher du village sonne le glas, oppressant, interminable, réveillant les fantômes de 1914-18. Cette fois-ci il n’y aura pas de tranchées, mais une longue guerre d’attente de 9 mois que l’on surnomma « La drôle de guerre ». Aussi quand les Allemands lancent l’offensive sur la France, la Belgique, le Luxembourg et la Hollande, le 10 mai 1940 on n’y croit plus trop à cette guerre. L’attaque allemande est fulgurante mais les Treilliérains n’en savent que peu de chose ; la presse sous contrôle minimise ou falsifie la réalité. L’ampleur de la catastrophe, ils vont la découvrir par les vagues successives de réfugiés qui viennent s’échouer sur le quai de la gare. Telles des épingles de couleur sur une carte d’Etat Major, les origines géographiques des populations déplacées déposées à Treillières par le train-omnibus, remis en service pour l’occasion, indiquent la progression de l’ennemi.
Du 21 mai au 13 juin, 219 réfugiés sont accueillis sur la commune : des Belges d’abord, puis des habitants fuyant le Nord, le Pas-de-Calais, l’Aisne, la Normandie, la région parisienne…
A la mairie, en juin 1940, on recense les réfugiés : origine, hébergement. Parmi eux des Juifs polonais et russes
A la mairie, en juin 1940, on recense les réfugiés : origine, hébergement. Parmi eux des Juifs polonais et russes
Il s’agit de familles désemparées à qui le Conseil municipal accorde une allocation et un logement. Le maire montre l’exemple et accueille une quinzaine de réfugiés dans son château du Haut-Gesvres. La famille Desmortier, de Gesvres, en recueille 7, Durand, le charron du bourg, 6… On en loge 51 à l’école chrétienne.
Le château du Haut-Gesvres où le maire Etienne Sébert héberge quelques réfugiés
Chaque jour le train dépose son lot de désarroi sur le quai de la gare. Les réfugiés racontent la défaite, la débâcle. Le 9 juin le curé Prévert écrit : « Des nouvelles effrayantes nous parviennent ; la France est envahie ; Mr le curé invite ses paroissiens à prier avec ferveur pour la Patrie en danger ». Le 10 juin il note : « La première messe est célébrée pour la France au milieu de l’angoisse générale. Les nouvelles sont de plus en plus terrifiantes ; de plus en plus la Patrie est envahie. Qu’allons-nous devenir ?».
L’armée française est en déroute. Le 14 juin les Allemands entrent à Paris. Le gouvernement français réfugié à Bordeaux se déchire : Paul Reynaud, Président du Conseil, démissionne le 16 juin ; le maréchal Pétain le remplace : il a 84 ans. Le pays est en déliquescence. Par toutes ses routes il se vide de sa substance, c’est « L’Exode » : 8 à 10 millions de Français fuient devant l’armée allemande suivant Belges et Luxembourgeois partis en premiers. A Treillières le curé Prévert écrit : « La route de Rennes pendant plusieurs jours va connaître un défilé interminable de voitures automobiles venant de Normandie, du Nord et de la région parisienne se dirigeant en hâte vers le midi de la France, sans savoir ni où ils vont, ni ce qu’ils trouveront mais fuyant éperdument l’invasion».
imageLa nuit, harassés, les fugitifs dorment à la belle étoile dans les champs ou chez quelques habitants compatissants. Certains trouvent refuge dans le hall de la gare de Treillières où l’épouse du chef de gare, Irma Fraud, les soulage de son mieux, puis reprennent le lendemain leur fuite vers le sud.
Notre curé chroniqueur continue : « C’est le mercredi 19 juin vers 11 heures du matin que les premiers soldats allemands traversent en motocyclette le territoire de Treillières ; dans vingt minutes ils seront les maîtres de la ville de Nantes ; quelle douleur et quelle humiliation ! ».
Le 25 juin, l’armistice signé par la France et l’Allemagne entre en vigueur. Au mois de juillet les réfugiés hébergés sur la commune rentrent chez eux. Peu à peu les villageois retrouvent leurs habitudes. L’angoisse du début a fait place à la résignation ; on s’accommode des circonstances ; on crée une nouvelle normalité : celle de « l’Occupation ».
Le café de La Belle-Etoile touché par une bombe
Arrivée à Treillières par la route, la guerre revient par le ciel. A partir du printemps 1941 les Anglais d’abord, et plus tard les Américains, commencent à bombarder les installations stratégiques de Nantes et de Saint-Nazaire : port, gares, voies ferrées, ponts, usines… Les escadrilles, à l’aller ou au retour de leur mission selon le plan de vol, survolent la campagne treilliéraine réveillant les batteries de DCA (défense anti-aérienne) postées aux portes de la ville. La commune ne fut touchée que deux fois par les bombes : le 31 janvier 1942 le « Café de la Belle Etoile »  est en partie détruit par une bombe ; le 20 mai 1942 une bombe tombe près de la Cathelinière sans créer de dégâts.
A Saint-Nazaire on commence à évacuer les enfants vers la campagne proche au printemps 1941. En 1942, après le raid anglais contre la forme Joubert (opération Chariot, 28 avril) et l’intensification des bombardements, les autorités accélèrent les évacuations. A la mi-juillet 1942 il ne reste plus dans la ville que 650 des 4600 enfants recensés au début de l’année. En novembre toutes les écoles sont définitivement fermées. Les enfants ont été évacués en Afrique du Nord (104), en Suisse (50) et la plupart dans des internats aménagés dans les châteaux du département : Le Cellier, Mauves, Varades… Treillières.
Le château de Gesvres propriété de la CRIFO vers 1930
En juillet 1941 au château de (bas) Gesvres qui appartient alors à la CRIFO, un organisme social fondé par de grands patrons nantais, arrivent 63 petits nazairiens. La maison est dirigée par Mademoiselle Raimbaud assistée de Mademoiselle Le Chevalier. On y accueille des enfants de santé fragile par périodes de trois mois. Madeleine Blanc (aujourd’hui Madame Bruneau) y arrive en 1942, avec une trentaine d’autres réfugiées nazairiennes. Elle se souvient : « Le voyage se fait par train puis autobus et à pied du bourg de Treillières au château. C’était une très belle demeure avec chapelle dans l’enclos. L’accès se faisait par une belle allée. A Gesvres pas de classe mais plutôt un régime colonie de vacances. Le temps se partage entre jeux, promenades, chants, activités physiques dont gymnastique. Les dortoirs étaient surveillés par les institutrices. Le centre n’avait pas de contact avec les habitants de la commune. Des médecins passaient : reste le souvenir d’une enfant atteinte de la gale et de ses souffrances et cris lors du traitement».
Madeleine Blanc et de jeunes nazairiennes réfugiées à Gesvres
Ses parents vinrent la voir deux fois puis, au bout de quelques mois la retirèrent de Gesvres. D’autres réfugiées la remplacèrent car le ballet incessant des bombardiers dans les airs vidaient les villes de leurs habitants.
En 1943, Nantes subit des bombardements de plus en plus réguliers et de plus en plus destructeurs. Les plus violents ont lieu les 16 et 23 septembre. Le bilan de ces deux jours est catastrophique : 1463 morts, près de 3000 blessés, un millier d’immeubles détruits ou à raser, 20 000 sinistrés.
A Nantes après le passage des bombardiers on fouille les décombres.
imageAu lendemain des bombardements le Préfet Bonnefoy fait paraître un décret ordonnant l’évacuation des enfants, des mères sans travail, des femmes enceintes, des vieillards et des infirmes. La ville qui comptait 210 000 h en août 1943 en perd rapidement de 70 000 à 100 000. Les partants se répandent dans les communes de Loire-Inférieure et des départements limitrophes. La majeure partie de la population retenue à Nantes par ses activités professionnelles quitte à son tour la ville le soir et en fin de semaine. Pour ceux qui ont trouvé refuge à Treillières on remet en service le train-omnibus Nantes-Blain.
La petite commune peuplée de 1470 habitants fait un bond démographique spectaculaire en accueillant d’un coup 650 Nantais. Cette population a besoin de logements et d’aides. La municipalité crée un « Service des réfugiés » qui fonctionne à partir du 1er octobre 1943. La responsabilité en est confiée à Madame Gilles, réfugiée elle-même, qui procure familles d’accueil, allocations, place dans les écoles pour les enfants, cartes d’alimentation (J1, J2, J3, A, T, V, C selon les catégories mises en place par Vichy). Pendant près de deux ans elle va tenir, sur deux cahiers d’écolier, un tableau des réfugiés indiquant en face des nom et prénoms de chacun, sa date de naissance, son adresse à Nantes et celle à Treillières, son statut de Ravitaillement et la date de son retour à Nantes. Certaines administrations nantaises sont également évacuées à la campagne ; c’est le cas des services de l’Etat-Civil de la Mairie de Nantes installés au château du Haut-Gesvres.
Les réfugiés commencent à quitter Treillières à partir de septembre 1944 et les départs s’échelonnent jusqu’en juillet 1945. Mais les premiers partants sont remplacés, dès l’été 1944, par des habitants de la « Poche de Saint-Nazaire » qui ont réussi à s’échapper à temps de la nasse et des villageois situés à proximité de la ligne de front où se déroulent les combats. Ils sont originaires de Fay-de-Bretagne (36) Le Temple (23) Bouvron (18) Vigneux (17) Vue (8) Cordemais (7) Blain (4) Saint-Nazaire (2).
A la mairie, le cahier des réfugiés est tenu avec soin de 1943 à 1945 par une réfugiée
Les anciens réfugiés qui se souviennent aujourd’hui de ces « années noires » étaient alors des enfants ; pour eux le drame faisait partie du jeu de la vie et prenait une autre coloration. En 2012 une ancienne réfugiée, Geneviève Huart, se souvient de ses récréations à l’école de Treillières :
« J’ai passé mon année scolaire 1943-1944 à l’école publique des filles de Treillières. Petite-fille de Basse-Indre, j’étais « repliée », placée chez un ménage en retraite. Comment occupions-nous nos récréations ?
C’était une classe unique, nous n’étions pas très nombreuses dans la cour. L’hiver fut plutôt rude avec de nombreux jours de neige. Aucune fillette en pantalon bien évidemment, de grosses chaussettes jusqu’aux genoux, tenues par un élastique ! Et des galoches aux pieds, nous jouions beaucoup à courir : des courses, des jeux où il fallait s’attraper, des rondes chantées mimées, de vraies petites saynètes parfois, et ceci toute l’année, de grandes farandoles aux courses assez brutales pour les petites qui criaient de peur bien souvent, plaisir des « grandes ». Les récréations étaient abrégées à cause du froid vif et nous rentrions en classe pour nous chauffer autour du poêle, avant de reprendre le travail, avec des petites mains rouges et les engelures (ainsi qu’aux pieds) qui nous ont fait tant souffrir. Certaines camarades venaient à pied de deux ou trois kilomètres.
Aux jours meilleurs, de petits groupes se formaient, on jouait à la balle, au mur, par terre, on disait « jouer à la ballote » ou bien on traçait toutes les pièces d’une maison par terre (la cour et le préau étaient bien sûr en terre battue) et l’on jouait aux mères de famille ! Ou bien on sautait à la corde, mais peu de filles avaient une corde.
Les « grandes du certificat » entretenaient un petit jardin avec la maîtresse ».
Les Treilliérains, émus par leur détresse font bon accueil aux réfugiés. En 1943 les deux quêtes qui rapportent le plus d’argent à la messe du dimanche sont celle « pour les sinistrés de Nantes : 5600 F. » et celle « pour les réfugiés : 3 800 F.». Le curé Prévert s’en frotte les mains : «  Les comptes… ont marqué une hausse appréciable. Les nombreux réfugiés ont été la cause principale de l’excédent des places et des quêtes qui ont grossi notre budget. Et pourtant plus de la moitié d’entre eux n’assistaient pas, au moins régulièrement, aux offices de l’église». (Livre du Conseil Paroissial, 15/10/1944)
Le curé Prévert en 1939Si dans l’ensemble réfugiés et autochtones cohabitent en bons termes et nouent des liens d’amitié qui ne se distendront pas la paix revenue, la promiscuité (on loge parfois à 7 dans 16 m2), aggravée par les difficultés quotidiennes de la vie en temps de guerre, provoque aussi exaspération, tension.
En 1944 le curé Prévert n’organise pas de quête pour les réfugiés et ce sont les prisonniers qui profitent de la générosité des paroissiens (5490 F.). Lui qui se félicitait de l’effet bénéfique des réfugiés sur les comptes de la paroisse se fait plus sévère à leur égard quand la guerre se termine. Il s’en ouvre dans un message à l’évêque de Nantes : «… la promiscuité avec certaines familles de réfugiés qui n’avaient ni les goûts, ni le langage, ni la manière de vivre de nos familles rurales ont quelque peu changé les idées et les mœurs d’une partie de notre population. Que de fois n’avons-nous pas entendu des phrases comme celle-ci : « Comment peut-on vivre à Treillières ? Il n’y a ni bal ni cinéma »… Conséquence de tout cela : pratiques religieuses et vie chrétienne au ralenti. Je ne voudrais pas exagérer… La population de Treillières prise dans son ensemble est demeurée fortement chrétienne » et il estime le taux des pratiquants à 95 % de la population. Une vieille dame d’aujourd’hui, jeune fille alors, nous a confirmé, en d’autres termes, les propos de l’abbé Prévert : « Les réfugiés nous ont bien dégourdies ».
Jean Bourgeon
 
Ouvrages utilisés :
Treillières un village au Pays nantais (1800 – 1945) de Jean Bourgeon, Editions Coiffard, Nantes 2012
C’était à la récré, recueils de souvenirs, Association Treillières au Fil du Temps, 2012
Vie de châteaux ? Université Inter-Ages de Saint-Nazaire, 2005


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Entretien avec Madame Gisèle Giraudeau-Fraud, ancienne résistante et déportée ayant habité Treillières (France)

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L'école publique Joseph Fraud de Treillières (44- France) ne portait pas encore ce nom en 2001 lorsque Gisèle Giraudeau-Fraud, la sœur de ce grand résistant, est venue répondre aux questions des élèves des CM2 de Serge Libot et Mireille Petiteau de l'école Alexandre Vincent.

Tous deux enfants du chef de gare de cette commune, Joseph et Gisèle ont connu les angoisses de la Résistance,  les affres de la torture et de la Déportation mais aussi le bonheur de se retrouver.

Gisèle est revenue de Ravensbrück. Elle nous délivre ici son témoignage plein de retenue, chargé d'émotion, mais aussi porteur  d'un message universel.

RESISTANCE ET DEPORTATION

Témoignage de Madame Gisèle Giraudeau-Fraud, résistante et déportée

Le film est disponible en 4 parties sur Youtube. Il suffit de cliquer sur les liens ci-après afin de regarder ce témoignage poignant.

RESISTANCE ET DEPORTATION en 4 parties 

Première partie : La résistance et l'Arrestation

Deuxième partie :  Prisons en France, train de déportés, Ravensbruck

Troisième partie : Camps au quotidien -1-

Quatrième partie : Camps au quotidien -2-

Chantons au fil du temps saison 2013

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Mr Duvert et Marcel

 

 

Sérieuses répétitions sous la houlette de Monsieur Duvert, maître de chant assisté du musicien Marcel.

Paulette, Colette, Jeanine, Christiane, Aline, Annie, Marie-Anne, Jeanine, Marthe et Solange préparent un répertoire éclectique de chansons du patrimoine français à raison d’une répétition par semaine.

 

 

Choristes de la chorale "Chantons au fil du temps"

 

 

La chorale “Chantons au fil du temps” de notre association présentera sa prestation à partir de 18 h 30 lors du

Festival “Treilliair’ de fête”

le samedi 22 juin 2013

Place de la Liberté à Treillières

 

Réservez votre soirée dès maintenant.

dimanche 14 avril 2013 : une randonnée pour découvrir le patrimoine local

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Ouest-France du 12/04/2013
Editions : Nantes-Nord-Loire & Nantes - Rubrique : Treillières


À la Louinière, les bénévoles de l'association TAFDT épaulent les propriétaires qui ont engagé la restauration de la boulangerie-four du village. Un lieu qui sera au coeur de la randonnée de dimanche prochain.

 

Dimanche 14 avril, le Groupe Randonnée nature et l'association Treillières au fil du temps (TAFDT) organisent une randonnée pédestre familiale à la découverte du patrimoine local.

Itinéraire commenté

Cette sortie pédestre ouverte à tous sera commentée par Jean Bourgeon, historien et auteur en 2012 de Treillières, un village au Pays nantais, 1800 à 1945 (éditions Coiffard). Le circuit de 9 km environ empruntera notamment les villages de la Cathelinière, la Noë-Violain, la Louinière, la Houssais, la Ménardais et Fort-Lévêque. Rendez-vous ce dimanche, à 13 h 30, pour un départ (covoiturage) place du Champ-de-Foire ou à 13 h 45, parkingdu Verger, en face l'impasse de la Pommeraie. Il est recommandé d'avoir de bonnes chaussures de marche. Contact : tél. 02 40 94 66 20 ou  06 33 07 76 68

Inventaire exhaustif

Depuis trois ans, fours, lavoirs, fontaines, moulins, calvaires, habitations et autres granges sont passés au peigne fin par une équipe de TAFDT. « Nous avons réalisé un inventaire très complet de ce patrimoine local et l'avons confié aux élus ainsi qu'aux services techniques de la commune », explique Mireille Jousse. L'objectif étant d'attirer l'attention des uns et des autres sur son existence. « Nous avons fait de belles découvertes à la Loeuf ou à la Chédorgère par exemple », ajoute Elisabeth Saulnier.« Nous étudions maintenant la possibilité de réaliser des itinéraires pour faire découvrir ces lieux. »

Des inquiétudes

Oublié, détruit ou illégalement détourné par des riverains, ledit patrimoine est souvent en danger. TAFDT attend impatiemment le résultat des démarches judiciaires engagées par la commune pour restituer l'accès à la fontaine Saint-Symphorien dans le village de la Rinçais ou réagir face à la destruction d'un magnifique puits à la Ménardais. L'association a mené à bien en 2012 une remarquable restauration de la Sellerie (annexe de la forge de la Poste-de-Gesvres) qui sera la vedette treilliéraine des prochaines Journées nationales du patrimoine de Pays, le samedi 15 juin 2013. Elle épaule les propriétaires souhaitant rénover la boulangerie-four de la Louinière. « Aujourd'hui, nous sommes interpelés par des personnes qui s'élèvent contre la destruction prochaine de l'ancienne école communale, un bâtiment du XIXe siècle (1884). »

Jean Bourgeon honoré par l’Académie Littéraire de Bretagne et des Pays-de-la-Loire !

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Depuis 1964, le Conseil général est partenaire de l’Académie Littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire. Chaque année, ladite académie décerne trois Prix de Loire-Atlantique. Ainsi le mardi 21 mai 2013, Georges Drano recevra le Prix Yves Cosson de Poésie pour l’ensemble de son œuvre, Jean-Luc Nativelle se verra décerner le Prix Fiction pour Le promeneur de la presqu’île (éd. Le petit véhicule) et Jean Bourgeon, le prix documentaire, pour Treillières, un village au Pays nantais, de 1800 à 1945 (éd. Coiffard, mars 2012).

« Treillières au fil du temps » adresse à Jean – animateur fidèle de notre association - toutes ses félicitations. D’autant que c’est avec un certain honneur que nous avons modestement participé à la réalisation de ce beau projet et au succès de l’ouvrage.

Jean Bourgeon s’était fait connaître par un premier livre aujourd’hui épuisé - La vie est dans le pré : Treillières, des origines à la Révolution - éd. ACL (1986). L’ouvrage a été salué aux Etats-Unis comme une des meilleures contributions à l’analyse de la société française à la veille de 1789 ! C’est Jean Amyot d’Inville, ancien directeur du Centre de Communication de l’Ouest (CCO) et vice-chancelier de l’Académie, qui présentera Jean Bourgeon lors de la remise officielle du prix. Ces deux Nantais cultivent en commun - et pour des raisons différentes - un attachement, voire une passion, pour la commune de Treillières. Lire ci-dessous leurs témoignages croisés.

Loïc Bonnet, président de Treillières au fil du temps.

Jean Amyot : « une somme de travail extraordinaire ! »

« Cette année la concurrence était grande pour le Prix de Loire-Atlantique documentaire. Le livre de Jean Bourgeon - Treillières, un village au Pays nantais (1800-1945) - s’est imposé à l’unanimité et au premier tour face à une trentaine d’ouvrages ! J’en suis ravi, car je suis très attaché à la commune de Treillières. J’y possède une résidence depuis près de 40 ans. Jean Bourgeon, historien et écrivain, nous a comblés avec de nombreux écrits consacrés à l’histoire de Nantes, mais ce qu’il a fait sur Treillières représente une somme de travail extraordinaire. Je pense que c’est unique en Loire-Atlantique à l’échelle d’une commune de cette taille… Pourquoi une telle passion pour cette commune située au nord de Nantes ? Jean évoque une grand-mère. On peut remercier l’aïeule, car jamais aucune collectivité n’a été aussi bien étudiée, analysée, décortiquée et présentée. Et aimée… Tel un historien curieux, il sait faire partager son envie de découvrir. C’est aussi un conteur, un journaliste des temps modernes…»

Comme l’écrit Alain Croix dans sa préface : « le public réel de ce livre est national ». On y découvre, preuves à l’appui, l’influence considérable des curés de paroisse… dont l’un s’appelle Chénard et un autre Eraud ! À côté des curés, les maires sont alors peu de chose ! D’ailleurs, jusqu’en 1911, les magistrats municipaux ne disposent même pas de local. C’est à l’auberge que se réunit le conseil municipal… Et les instituteurs publics donc ! Hommage à Emilie Thoret, jeune femme de 28 ans, qui enseigne à 78 élèves dans 45 m2 jusqu’à en perdre la santé… Au fond la vie à Treillières est tout à fait typique. À ceci près que 36 000 autres communes ne touchent pas Nantes ! On aime manifester son indépendance - et cela continuera puisque Treillières ne fait pas partie de Nantes-Métropole - mais on n’est pas mécontent de profiter de sa proximité, notamment pour le commerce de quelques produits… Où en sera Treillières qui atteint désormais 8 000 habitants ? Dans dix ans, aura-t-on récupéré le tracé de l’ancienne ligne de chemin de fer pour se rendre à cinq kilomètres plus au nord, soit pour exploiter un ensemble écologique unique au monde, soit pour prendre l’avion pour Los-Angeles ? On compte sur Jean Bourgeon pour conter la suite de l’histoire. Avec un grand H.»

Jean Bourgeon : « l’histoire d’une commune sans histoires »

« Je n’habite pas à Treillières, je n’y suis pas né, je n’y possède rien. J’évoque parfois ma grand-mère maternelle, que je n’ai pas connue, et qui était née à Treillières. Mes parents s’y sont mariés… En fait je voulais écrire l’Histoire d’une commune sans histoires. Défi ou paresse ? Cela m’en a coûté des années de recherches et près de 900 pages en deux tomes ! La première est parue en 1986 et la seconde partie a été publiée en 2012. Je voulais écrire l’Histoire d’une commune sans histoires pour ne pas me laisser distraire par l’événement qui peut détourner le regard de l’essentiel : la vie quotidienne d’une communauté villageoise et les ressorts profonds de sa personnalité. À la porte de Nantes, Treillières a l’avantage d’être une communauté villageoise en retrait de la ville, un autre univers, un monde en soi. Ici, on se garde de l’aventure. Tout porte à la retenue, à la discrétion, au repli. Rien n’échappe au sentiment de réserve : une petite église, de modestes bâtiments publics, des villages aux maisons basses cachés dans le bocage. Même le plus important château de la commune se blottit au fond d’un val ; les autres ne sont tout au plus que des manoirs. »

« Historien, j’ai tenté de reconstituer le passé à travers des documents d’archives (archives privées, municipales, diocésaines, départementales). J’ai essayé de rendre leur réalité aux faits, leur mobilité, leur souplesse vivante à des personnes disparues, figées dans les documents administratifs. Le risque d’erreur est toujours là. Quoiqu’on fasse on reconstruit toujours le monument à sa manière ; mais je n’ai utilisé que des pierres authentiques. L’histoire locale n’est pas une histoire mineure si l’historien respecte la rigueur, les règles du métier. L’histoire locale est au cœur de l’Histoire. L’histoire générale a besoin d’enracinement local et il n’y a pas d’histoire locale sans mise en perspective permanente avec l’histoire générale. Le trait permanent le plus frappant à Treillières depuis la Révolution c’est la tendance au repli. Aujourd’hui encore cet îlot de sérénité aux portes de la ville, mais où la ville s’est projetée, est tenté de cultiver l’orgueilleux sentiment d’être seul au monde loin de la métropole et des avions (!). L’âme d’un territoire change moins vite que sa forme. »

Tout un symbole. Livre en main et en compagnie de Jean Amyot d’Inville, vice-chancelier de l’Académie, Jean Bourgeon pose devant la Sellerie : ce modeste bâtiment treilliérain que l’historien a largement contribué à restaurer avec les bénévoles de l’association Treillières au fil du temps. Car Jean ne se contente pas d’écrire, il sait aussi « mettre la main à la pâte et mouiller sa chemise » pour que survive notre patrimoine commun !Tout un symbole. Livre en main et en compagnie de Jean Amyot d’Inville, vice-chancelier de l’Académie, Jean Bourgeon pose devant la Sellerie : ce modeste bâtiment treilliérain que l’historien a largement contribué à restaurer avec les bénévoles de l’association Treillières au fil du temps. Car Jean ne se contente pas d’écrire, il sait aussi « mettre la main à la pâte et mouiller sa chemise » pour que survive notre patrimoine commun !


Remise des prix 2013 de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire

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Jean Bourgeon
Le mardi 21 mai 2013, l’Académie Littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire a décerné le
Prix Loire-Atlantique “Documentaire”
à Jean Bourgeon, pour son livre
Treillières, un village au Pays nantais, de 1800 à 1945”
(éditions Coiffard, mars 2012)
remise du prixallocution
Une cérémonie empreinte d’émotion et de gratitude de l’avis des membres de notre association présents.
“C'est très précieux pour une commune d'avoir un historien aussi compétent et rigoureux que Jean qui porte un regard à la fois bienveillant et sans concession sur notre histoire ! C'est aussi précieux pour une commune d'avoir des citoyens qui s'intéressent à l'histoire locale en se laissant guider par un historien qui sait " mettre en perspective notre histoire locale et l'Histoire générale..." explique une habitante.
dédicace

“Jean Bourgeon fait partie des passeurs d’Histoire et des éclaireurs de la vie sociale de Treillières aujourd’hui.”
Grâce à ses précieux conseils de recherche et de travail, l’association Treillières Au Fil Du Temps découvre ou redécouvre son histoire et celle de tous ceux qui ont forgé ce village aux portes de Nantes.
 
 
Ont aussi été distingués lors de la cérémonie :
- Prix Yves Cosson de Poésie pour l’ensemble de son oeuvre : Georges Drano
- Prix Fiction pour “Le promeneur de la presqu’île” aux éditions du Petit Véhicule : Jean-Luc Nativelle

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Sources photographiques : Xavier Ménard, photographe de l'Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire
(http://acadlitt-bretagnepaysloire.com)










Journées du patrimoine le samedi 15 juin 2013

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Jean, Serge et Jacky devant la sellerie

A l’occasion des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins, nous vous proposons une porte ouverte autour

de la Sellerie,

carrefour de la Poste de Gesvres à Treillières

le samedi 15 juin prochain de 10 h à 17 h

ouverture ronde

 

barriques de la sellerieLe "Patrimoine rond" (thème de ces journées) sera à l'honneur avec sa petite ouverture circulaire en façade... et les deux barriques conservées à l'intérieur...

La revue annuelle de Tiez-Breiz consacre un long dossier à la restauration de cet édifice. Ce sera l’occasion de l’acquérir.

 

Sur place les visiteurs pourront découvrir les réalisations de l'association ainsi que le livre de Jean Bourgeon, auteur de "Treillières, un village au Pays nantais (1800-1945)" Editions Coiffard, tout nouvellement auréolé du Prix Loire-Atlantique documentaire décerné par l'Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire

Page couverture

La Sellerie à l'honneur des Journées du patrimoine de pays juin 2013

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Journal Ouest-France du 12/06/2013 - Edition Nantes Nord-Loire – Rubrique : Treillières


 

Au pied de la Sellerie, Jean Bourgeon, Serge Libot et Jacky Chevalier : bénévoles de l'association Treillières au Fil du Temps

L'association Treillières au fil du temps (TAFDT) participera aux

Journées du patrimoine de pays et des moulins, samedi 15 juin, de 10 h à 17 h, autour des portes ouvertes de la Sellerie, située au carrefour de la Poste-de-Gesvres.

Cette manifestation correspondra au lancement de la revue annuelle de l'association Tiez-Breiz qui consacre un long dossier à la restauration de cet édifice : huit pages et près de trente photos retraçant l'histoire du lieu et des relais de la Poste-de-Gesvres, déroulement du chantier de rénovation, ainsi que le volet pédagogique avec l'école Alexandre-Vincent. Le « Patrimoine rond » (thème de ces journées) sera à l'honneur avec la petite ouverture circulaire qui caractérise la Sellerie en façade et deux objets conservés à l'intérieur... à découvrir.

Modeste bâtiment mais riche histoire

Ce modeste bâtiment, entièrement restauré par TAFDT selon des méthodes traditionnelles, témoigne de l'histoire du lieu. « La maison de la Sellerie, construite en 1762, vient tenir compagnie dans une lande déserte à une autre construction récente, mais d'une grande importance : le relais de poste de Gesvres, rappelle l'historien Jean Bourgeon. Situé sur la « route royale » de Nantes à Rennes, ce relais est mentionné dans les documents fiscaux pour la première fois en 1741. Trois ans plus tôt, en 1738, cette route avait été mise en poste. »

Les relais, établis toutes les quatre lieues (16 km) au XVIIIe siècle, offrent aux voyageurs et aux chevaux une halte méritée. Les liaisons entre les deux capitales bretonnes sont difficiles. « Au XIXe siècle, il fallait quatorze heures pour les voyageurs en diligence... et six jours pour les marchandises lourdes ! » Le relais, outre le logement du maître de poste, comprenait une auberge, une écurie et une grange pour le fourrage. Située en face du relais, la sellerie devait alors assurer la fabrication et la réparation de matériels (selles, harnais, etc.) nécessaires aux professionnels de ce type de transport.

Samedi, sur place les visiteurs pourront découvrir les réalisations de l'association et notamment le livre de Jean Bourgeon, Treillières, un village au Pays nantais (1800-1945) (édition Coiffard), tout nouvellement auréolé du Prix Loire-Atlantique documentaire décerné par l'Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire.

Journées du patrimoine de juin 2013

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Le stand de TAFDT à la sellerie

Joseph Philippe, notre tonnelierSamedi 15 juin, notre association a ouvert au public la Sellerie, petit bâtiment communal rénové au carrefour de la Poste de Gesvres.

Ce fut l’occasion d’admirer les tonneaux réhabilités par Joseph Philippe. Rien ne manque, même le verre sur la barrique pour rappeler aux habitants que ce local a servi de “centre d’information et de bien-être ainsi que de lieu de socialisation” comme il est indiqué dans le numéro 32 de Tiez-Breiz.

les visiteurs sont conquisJacky, professeur des écoles et membre de l’association a expliqué la démarche pédagogique aux visiteurs en s’appuyant sur le diaporama de cette belle aventure intergénérationnelle.

 

 

tiez breiz page couvUn superbe article de huit pages, en deux parties est consacré à la rénovation de la Sellerie à Treillières dans la revue de TIEZ-BREIZ n° 32.

Partie 1 :  le chantier

  • Projet
  • Histoire
  • Bâtiment
  • Restauration
  • Travaux.

Partie 2 : Histoire de Gesvres et volet pédagogique

  • Histoire : près de la Sellerie, le relais de Poste Poste de Gesvres
  • La sellerie : témoin du divorce entre le village et la ville
  • Restauration de l’annexe de la forge de Treillières : le volet pédagogique.

N’hésitez pas à vous la procurer auprès de notre association : treillieresaufildutemps@gmail.com. au prix de 12.00 €

 

15 juin 1944 : un bombardier allié s’écrase à Treillières

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Jeudi 15 juin 1944
 
Maquette de bombardier B17G
Maquette de bombardier B17
La bataille fait rage depuis près de 10 jours en Normandie. Anglais et Américains mobilisent leur aviation pour empêcher les renforts nazis de monter vers le front du Débarquement. Près de 130 avions B17 (1) déverseront encore leurs bombes sur Nantes, ce jour-là… Les ponts de chemin de fer et la gare d’Orléans sont visés. La place Saint-Pierre et la préfecture sont également bombardées. À 8 000 m d’altitude, difficile de toucher les objectifs avec précision… 

Il est un peu plus de 8 h quand « la forteresse volante » (c’est ainsi qu’on appelait les bombardiers B17G construits par Boeing) n° 42-107212 est atteinte par l’artillerie anti-aérienne (la « flak » : Flugzeug Abwehr Kanone) de l’occupant. Trois de ses quatre moteurs sont hors d’usage. Le B17G perd de l’attitude et va s’écraser… 

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La carcasse du B17G « treilliérain » gisant à terre (anonyme)
Ce jeudi matin, un office religieux se tient dans l’église de Treillières. À quelques hectomètres de là, le bombardier vient de s’écraser en contrebas du château du Haut-Gesvres (la Rivière), près du ruisseau, dans un fracas assourdissant.
« Nous l’avons vu arriver, frôlant les toits », se souvient Galliane Sebert-Albertini, fille d’Etienne Sebert, alors maire de Treillières et propriétaire dudit château. L’avion a glissé sur la prairie. Une aile s’est détachée, tuant une vache au passage. L’épave est stoppée par une haie de chênes . Un des moteurs continuent sa lancée sur 80 à 100 m. Des alentours des témoins du « crash » accourent sur les lieux présumés. Deux jeunes Nantais, André et Jacques Malvaux enfourchent leur bicyclette et prennent la direction de Treillières. Tout ce petit monde sera dissuadé d’approcher. L’armée d’occupation en interdit déjà le périmètre, dispersant les curieux à coups de rafales de mitraillettes tirés en l’air ! 

« 306th BG »…
 
clip_image007Témoin privilégié, André Malvaux, ancien journaliste de télévision, aujourd’hui décédé, s’est attaché à reconstituer avec minutie l’histoire de l’avion et de son équipage. Il m’a confié ses notes glanées auprès des archives allemandes, anglaises et américaines. Ce B17G faisait partie du 306th BG (Bomb Group) dont la base se trouvait à Thurleigh, au nord de Londres. Il y avait décollé vers 5 h et participait à une mission sur Nantes dans le cadre d’un raid constitué de 47 autres forteresses.
L’objectif assigné au raid est de détruire deux ponts qui permettent à la voie ferrée de franchir la Loire entre le quartier de Malakoff et Saint-Sébastien. Vers 8 h 05, les 48 avions lâcheront 286 bombes d’un poids d’environ 250 kg chacune…
L’équipage du B17G n° 42-107212 est constitué de 9 hommes, tous citoyens des Etats-Unis d’Amérique : le lieutenant navigateur William D. Allen, le lieutenant pilote Wilbur B. O’Brien, le lieutenant co-pilote Georges C. Price, le lieutenant bombardier William B. Uhlhorn, le « technical sergent » (TS) mécanicien Richard F. Boozern, le TS radio Odis G. Pearson, le sergent mitrailleur de tour David S. Gibson, le sergent mitrailleur latéral John S. Sutton et le sergent mitrailleur de queue Arne G. Ziem. 

Un mort, six prisonniers et deux… échappés 
 
Sitôt ses bombes larguées, le bombardier des neuf hommes est atteint par la défense anti-aérienne de l’occupant. Un moteur est en feu, deux autres sont mal en point. Le sort de l’appareil est jeté. Le pilote O’Brien donne l’ordre à son équipage de sauter en parachute et règle le pilotage automatique vers un lieu moins urbanisé…
Tous les hommes sautent. Le vent les porte vers le sud-Loire. Le navigateur Allen tombe au village du Bignon en Brains et est tué par un soldat allemand à son atterrissage. Son décès est déclaré en mairie de Saint-Herblain le 16 juin par un sous-officier de la Kommandantur locale. Son corps sera inhumé au cimetière du bourg, puis rapatrié en mars 1945 aux Etats-Unis.
Le mitrailleur Sutton tombe aussi à Brains. Blessé, il est fait prisonnier. Capturés après avoir touché terre, cinq autres de ses camarades subissent le même sort : Price, Uhlorn, Boozern, Paerson et Gibson. Deux membres de l’équipage ont réussi à échapper aux Allemands : le pilote O’Brien et le mitrailleur Ziem. Récupérés par des résistants du sud-Loire (Le Pellerin), ils sont cachés dans une île de Loire en face de Cordemais. Quelques jours plus tard, les résistants leur font traverser le fleuve et rejoindre le maquis de Saffré.
Les 28 et 29 juin, lors de l’attaque du maquis par l’armée d’occupation, O’Brien est fait prisonnier et transféré après interrogatoire dans un « Oflag » allemand. Ziem réussit lui à s’échapper indemne du maquis avec un sergent anglais. La résistance le reprend en charge. Et, clin d’œil de l’Histoire, en août 1944, Ziem réussira à rejoindre l’armée de Libération, venant de Rennes et se dirigeant vers Nantes,… à Treillières ! 

Epave dépecée
 
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Madeleine Giraudeau (à droite) pose dans la carcasse dépecée du B17, quelques semaines après le crash. La famille Giraudeau habitait alors au Pont-des-Marais. Michel, le frère de Madeleine, épousa après la guerre une jeune résistante de Treillières, fille du chef de gare, déportée à Ravensbrück, Gisèle Fraud (photo de la famille Giraudeau).
Et pendant ce temps-là, qu’est devenue l’épave de l’avion tombé à Treillières ? Elle est restée plusieurs mois sur place. L’occupant récupéra rapidement ce qui l’intéressait et prioritairement l’armement. La surveillance retombée, l’épave fut allègrement dépecée par la population locale. Le carburant fit le bonheur de quelques intrépides… Des éléments métalliques auraient servi à recouvrir des hangars. Rares furent (et sont encore) les témoins qui accept(èr)ent de parler de ces larcins. Un curieux sentiment de culpabilité ! Les langues ne se sont déliées que depuis une quinzaine d’années. Comme en témoigne une des rares photos retrouvées, on vint un temps se faire photographier dans la carcasse abandonnée. Le reste de l’épave aurait été finalement enlevé par un ferrailleur de Nort-sur-Erdre. 

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La carcasse du B17G (photo Le Chevalier)
À ce jour, les personnes qui se sont attachées à retracer l’histoire de ce crash n’ont réussi à contacter aucun des rescapés de l’équipage ni leurs familles. 

Loïc BONNET

(1) Construit par Boeing, mais aussi sous licence par Lockeed et Douglas, le B17 fut un des appareils américains les plus célèbres de la Seconde Guerre Mondiale. La firme Boeing en fabriqua à elle seule 12 725 ! Long de 23 m et d’une envergure de 32 m, cet avion était propulsé par quatre moteurs Wright de 1 200 cv. Il pouvait atteindre une vitesse de 500 km/h et possédait un rayon d’action d’environ 3 200 km (variable suivant la charge embarquée). Il volait à une altitude de 6 000 à 8 000 mètres d’altitude pour éviter les tirs de la défense anti-aérienne. La version B17 G était armée de 12 mitrailleuses de 50 (12,7 m/m) et pouvait transporter 2 à 7 tonnes de bombes. 
 
Sources :
 
- Notes manuscrites d’André Malvaux.
- Bulletin de l’association « Autrefois Le Pellerin » (édition Hélio-Nantes, octobre 2000).
- « Lieux de souvenir… Mémoires de Soldats » édité par le Comité cantonal du Souvenir Français de La Chapelle-sur-Erdre (2003) .
- « Treillières, un village au Pays nantais », Jean Bourgeon (éditions Coiffard, mars 2012).




























Même les morts napoléoniens ne sont pas oubliés

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IMG_8278Treillières. Initiative inédite ! Lundi, le monument aux morts s'enrichit de nouvelles plaques commémoratives avec les noms de soldats tués lors des guerres napoléoniennes, le conflit de 1870.

En moins d'un siècle et demi, de 1807 à 1945, des guerres napoléoniennes à la Seconde Guerre mondiale, 120 Treilliérains sont morts pour la France. Un lourd tribut pour cette commune rurale qui comptait 1 776 habitants en 1911. Jusqu'à maintenant, seuls figuraient sur le monument aux morts du cimetière communal, les noms de soixante-cinq Poilus (On estime à une quinzaine le nombre de Poilus treilliérains « oubliés » ou morts des suites de la guerre, non inscrits sur le monument) tués sur les champs de bataille de 1914-1918 et de quatre soldats morts en 1939-1945.

L'association Treillières au fil du temps a souhaité enrichir cette mémoire, en y faisant figurer aussi les noms des dix Treillérains morts durant les guerres du Premier Empire (1807-1815), de quatre autres tombés lors des guerres coloniales du Second Empire (1855-1861), de vingt-trois soldats morts pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, et de deux résistants déportés décédés dans les camps de concentration nazis en 1945. Lundi 11 novembre, les quatre nouvelles plaques commémoratives seront dévoilées vers 11 h 30.PlaqueGuerresEmpiresPlaqueGuerre1870-1871AnciennesPlaques2GuerresMondialesPlaqueMortsDéportation1945

 

 

 

 

 

 

Entretien

Jean Bourgeon, historien, auteur du livre Treillières, un village au Pays nantais, 1800-1945 (éd. Coiffard, 2012) et animateur de l'association Treillières au fil du temps.

Que vous inspire cette réalisation officielle de la commune ?

C'est l'aboutissement d'une longue démarche de notre association : voir sur le même monument les noms de tous les combattants du siècle et demi qui a bouleversé l'Europe et une partie du monde. Peu de communes peuvent se valoir d'un tel monument. Pour les générations nées après 1945, il semblait logique de rassembler les soldats de 14-18 et ceux de 39-45, tant les deux conflits étaient liés, même s'ils étaient de nature différente. Mais la guerre de 1870-71, aujourd'hui méconnue, fut une défaite traumatisante qui marqua durablement les Français et qui portait en elle la future guerre de 1914.

Pourquoi avoir associé les guerres des deux Empires ?

Des guerres du Premier Empire, on peut estimer qu'il s'agit d'une épopée ou de carnages inutiles, mais les soldats trainaient derrière eux, plus ou moins consciemment, les idéaux de 1789 qui ont germé dans l'Europe des années 1830-1848. Voir également évoquées l'Algérie et l'Indochine interrogera, mais ne laissera pas insensibles les anciens combattants d'aujourd'hui ni les Treillièrains dont les origines puisent dans ces territoires.

La Résistance est également honorée en ce 11 Novembre ?

Satisfaction en effet que soient honorés les résistants morts en déportation (À l'issue des cérémonies au cimetière, vers 12 h, une plaque sera dévoilée sur l'ancienne gare, en hommage à Gisèle et Joseph Fraud, deux résistants, alors enfants du chef de gare. En présence de Gisèle Giraudeau-Fraud, résistante et déportée). Qu'ils soient originaires de Treillières, et aient quitté la commune ensuite est secondaire. Seul compte leur combat. Comme les autres hommes dont les noms figurent sur le monument, ce qui est important c'est le pouvoir de réflexion sur l'Histoire, sur la condition humaine, sur l'engagement que provoque leur évocation. Celle-ci peut contribuer à ce que les vivants d'aujourd'hui, libérés des conflits européens et des nationalismes guerriers, mais confrontés au choc des nationalités, affirment leur citoyenneté.

Quelle est la portée pédagogique d'une telle initiative ?

Nous avons signalé dans l'argumentaire envoyé aux maires successifs (Émile Savary et Alain Royer) tout ce que les enfants des écoles et collèges pouvaient tirer comme bénéfice de ce nouveau monument, en le complétant avec les renseignements sur chaque soldat qu'ils trouveront sur le blog de Treillières au fil du temps. Le monument aux morts devient un bel outil pédagogique et citoyen. La prochaine étape serait de le transférer dans un endroit plus visible que dans le cimetière.

Propos recueillis par Loïg Bonnet

L'association Treillières au fil du temps est à l'initiative des nouvelles plaques apposées par la commune sur le monument aux morts

 

 

L'association Treillières au fil du temps est à l'initiative des nouvelles plaques apposées par la commune sur le monument aux morts

Joseph et Gisèle Fraud, résistants et déportés en1943-1945

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Article Ouest-France du 9 novembre 2013

Lundi 11 novembre, vers midi, sur la façade de l'ancienne gare, la commune de Treillières dévoilera une plaque en hommage à Gisèle et à son frère Joseph Fraud. L'initiative de l'association Treillières au fil du temps entend ainsi honorer le courage de deux des enfants du chef de gare qui résistèrent à l'époque à l'occupant nazi et furent déportés en camp de concentration. Gisèle honorera de sa présence cette cérémonie à laquelle la population est conviée.

Joseph FraudJoseph, résistant à 22 ans

Joseph Fraud est né en 1921 et domicilié à Treillières depuis 1932, quand son père y fut nommé chef de gare. En 1943, alors instituteur récemment nommé à La Montagne, il refuse de se soumettre au Service du travail obligatoire (STO) en Allemagne nazie. Il quitte sa profession et entre en clandestinité. Il s'engage auprès de Libertaire Rutigliano, Nantais responsable du mouvement de résistance communiste Front National. Il participe à des sabotages, à des évasions de résistants et à la mise en place d'une imprimerie clandestine qui éditera un journal pour contrer la propagande de Vichy.

Ses responsabilités dans la Résistance grandissent. Sous le nom de Duhart et de Victor, il réorganise les Francs Tireurs et Partisans (FTP) du département et en devient le responsable régional. Arrêté à Angers en juin 1944, il est déporté en août dans le terrible camp de Buchenwald. Libéré le 1er avril 1945 par les Alliés américains, il est de retour à Treillières le 25. Joseph retrouve la vie civile et l'Education Nationale. Il décèdera accidentellement en 1969, à l'âge de 49 ans.

Joseph et Gisèle Fraud, résistants et déportés en1943-1945Gisèle, résistante à 20 ans

Sœur cadette de Joseph et employée au Service régional des assurances sociales de Nantes, Gisèle sert d'agent de liaison à son frère. « C'est de la gare de Treillières que partaient les stencils que je tapais sur une machine à écrire vétuste, pour ronéotyper des tracts que nous distribuions dans les usines et administrations », se souvient-elle.Mme Giraudeau confie sa tenue de déportée au Musée d'Histoire de Nantes

Arrêtée en avril 1944 sur dénonciation et torturée dans les sinistres locaux de la Gestapo nantaise, elle sert, sans succès, d'appât à Nantes puis à Treillières pour arrêter Joseph. Déportée à Ravensbrück sous le matricule 51491, elle recouvre la liberté un an plus tard en mai 1945. Elle ne pèse plus que 35 kg quand elle rejoint alors Treillières. Aujourd'hui, Gisèle ne cesse de témoigner pour la mémoire (1), notamment auprès des scolaires.

Gisèle Giraudeau-Fraud a confié sa tenue de déportée au Musée d'histoire de Nantes. Cette tenue est actuellement présentée (jusqu'en février 2014) dans le cadre de la remarquable exposition « En Guerres » au château des Ducs de Bretagne.

 

Loïc Bonnet

(1) Il y a quelques années, Gisèle avait longuement témoigné auprès des élèves de Treillières dont une école porte le nom de son frère, « Joseph-Fraud ». Filmé, ce témoignage poignant est visible sur le blog de l'association Treillières au fil du temps (http://treillieresaufildutemps.blogspot.fr). La Compagnie du Saut de l'Ange (Paris) prépare une adaptation théâtrale du témoignage de Gisèle (« De tant d'horreurs mon cœur devint immense ») en partenariat avec les Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation (AFMD).


11-Novembre : Treillières célèbre les Grognards

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Des membres de Treillières au fil du temps devant une des nouvelles plaques inaugurées aujourd'hui.

 

Articles Presse-Océan

Ce lundi, célébration de l'Armistice du 11 Novembre 1918 et hommage général de tous les morts pour la France, différentes cérémonies sont organisées dans le département. A Treillières, de nouvelles plaques vont être inaugurées sur le monument aux morts. Des plaques qui rendent hommage aux habitants de la commune morts pendant différentes guerres : guerre de Crimée, guerres napoléoniennes, guerres coloniales, et aussi les guerres napoléoniennes du Premier et du Second Empire. C’est à cette époque que les fameux « Grognards » ont combattu. Un vrai travail de recherche a permis de les recenser.

Ailleurs, au sein du groupe de recherche sépulcrale et militaire de Vendée, "nous faisons de la mémoire partagée", explqiue son représentant en Loire-Atlantique, Xavier Trochu. Au musée d'histoire de Nantes-Château des Ducs de Bretagne, une collecte de la Première et Seconde guerre mondiale a permis de récupérer 200 objets. Encrier, bougeoir, photo. Nombre de ses objets iront rejoindre une exposition permanente.

Quant au conseil général, il s'est lancé dans la recherche des 25000 Poilus originaires de Loire-Atlantique, morts pendant la Première guerre mondiale.

 

11novPO13-11-2013

Inauguration des nouvelles plaques commémoratives sur le monument aux morts

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Discours de Loïc Bonnet, Président de l’association Treillières Au Fil Du Temps le 11 novembre 2013

En novembre 2008, à l’occasion du 90ème anniversaire de l’Armistice de 1918, notre toute jeune association – Treillières au fil du temps - fondée un an auparavant, réalisait sa première grande opération : une exposition « 1914-1918 : un village dans la guerre, Treillières ». Quelque 1 500 personnes, dont beaucoup de scolaires, s’y pressèrent pendant cinq jours, salle Simone-de-Beauvoir.

Un an plus tard nous publiions notre premier ouvrage , afin de laisser une trace écrite des recherches que nous avions menées. Ce document très complet fait maintenant référence bien au-delà des limites de notre commune.

La réflexion s’est poursuivie au sein de l’association. Pourquoi ne pas inscrire également sur le monument aux morts de la commune le nom de tous les Treilliérains tombés au combat pendant les guerres qui émaillèrent aussi le 19ème siècle ? Sur ce monument qui est ici depuis 90 ans cette année : il fut en effet inauguré en 1923 !

- guerres napoléoniennes du 1er Empire (10 morts recensés entre 1807 et 1815) : ces soldats portaient en eux, consciemment ou inconsciemment, les idéaux de la Révolution française et en particulier ceux fondés sur la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789;

- guerres du Second Empire (4 entre 1855 et 1861, Algérie, Crimée et Indochine) ;

- guerre franco-prussienne de 1870-1871 (23 morts) : mesure-t-on aujourd’hui que cette guerre - qui portera en elle les germes du premier conflit mondial – fit à Treillières proportionnellement plus de morts en six mois – de juillet 70 à janvier 71 - que la Grande Guerre - oh combien meurtrière ! – qui, elle, dura plus de quatre ans ?

- nous avons tenu aussi à rappeler la mémoire de deux résistants nés à Treillières – Lucien Lecoq, né le 10 novembre 1903 – il y a tout juste 110 ans, au village de la Gréhandière - et Alfred Cormerais – morts sous le joug de la barbarie nazie en camp de concentration à Buchenwald et Bergen-Belsen.

Pourquoi une telle initiative ? Dans notre association, nous nous sommes donnés comme objectifs de valoriser la mémoire et le patrimoine de la commune. Bien sûr pour beaucoup de Treilliérains les noms évoquent des familles connues…

Mais nous voulons surtout faire œuvre citoyenne et pédagogique, notamment à l’égard des jeunes générations actuelles et futures. En faisant le tour de ce monument (probablement unique dans la région) nous faisons le tour de près d’un siècle et demi d’histoire européenne meurtrie par des guerres incessantes, de 1807 à 1945.

Ne serait-ce qu’en trois-quarts de siècle, entre 1870 et 1945, nous avons connu trois guerres terribles… Depuis maintenant presqu’autant de temps, nous sommes en Paix. A l’heure où certains tirent à boulets rouges – pardonnez-moi l’expression – sur la construction de l’Union Européenne, mesure-t-on la chance que nous avons de vivre enfin en paix ? Et que cette chance s’est construite sur le sacrifice de ces hommes ?

Merci à Jean Bourgeon, dont les recherches ont permis de retrouver tous ces noms (cf notice biographique sur ce blog)

Merci aux élus qui ont été réceptifs à notre projet et particulièrement à Michel Coupé, adjoint, qui a eu à cœur de mener à bien cette réalisation de qualité.

Merci à toutes et tous de votre attention.

70 ans après, Joël rend hommage au père qu'il n'a pas connu

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Article Ouest-France - Treillières - 12 Novembre 2013

En ce lundi 11 novembre, Joël Breteau a enfin pu déposer une gerbe au pied de la plaque qui rend hommage à son père, résistant mort en déportation à Buchenwald en 1945Joël Breteau a enfin pu rendre hommage, lundi, à son père mort en camp de concentration. Désormais, à l'initiative de l'association Treillières au fil du temps et de la Ville, le monument aux morts de la commune porte le nom de ce dernier (Ouest-France du samedi 9 novembre).

Le 10 novembre 1903, voilà tout juste maintenant 110 ans, naissait, à la Gréhandière, Lucien Lecoq, notre père. Il vit à Treillières chez ses parents jusqu'en novembre 1926, exerçant la profession de cultivateur. Appelé sous les drapeaux le 12 novembre 1923, au 21e régiment de tirailleurs nord-africains, il est libéré de ses obligations le 10 mai 1925 [...] En décembre 1926, il y entame une carrière de cheminot à la SNCF, nommé dans un premier temps au service des voies et bâtiments de Versailles. En 1933, il est affecté au service exploitation du dépôt de Trappes.

Arrêté par la Gestapo

Survient la guerre. Homme de conviction, il supporte mal l'occupation. La SNCF est sous le joug de l'Allemagne. Une partie du personnel est affectée au service des occupants. Lucien entre rapidement en résistance. Des groupes se forment et s'organisent pour retarder, voire empêcher, les trains de ravitaillement de rejoindre les bases militaires allemandes en Bretagne. Homme de l'ombre, il participe au sabotage de trains en gare de triage. [...] Muté sur sa demande à Rennes (1941), il poursuit sa lutte contre l'occupant, sans pour autant être intégré à une organisation résistante officielle. [...] Il est arrêté par la Gestapo le 24 septembre 1942, vraisemblablement sur dénonciation. Son parcours concentrationnaire est terrible : prison de Rennes jusqu'en mars 1943, fort de Villeneuve-Saint-Georges, puis transfert en mai en Allemagne à la prison de Bernau (Berlin) et internements successifs dans les camps de concentration de Dachau, Auschwittz et Buchenwald où il meurt le 25 février 1945. [...] Claude, mon demi-frère, né de l'union de Lucien avec Berthe Renaud, avait 11 ans lors de l'arrestation de notre père. En ce qui me concerne, cela fut plus délicat puisque je suis enfant illégitime de Lucien et Louise Breteau, sa concubine. J'avais 3 mois lors de son arrestation. J'ai toujours su que mon père était mort en déportation, mais j'ai dû attendre plus de 65 ans pour découvrir, à force de recherches, l'exactitude de mes origines. Merci aux Treilliérains qui m'ont soutenu dans l'approche de la vérité et à Treillières qui n'oublie pas ses enfants. »

Treillières sous l'oeil du curé-photographe (1954-1968)

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Ouest-France 10 Septembre 2013

 

  • Jour de kermesse de l'école privée dans le bourg au cours des années 1960.Au printemps 2012, l'association Treillières au Fil du temps (TAFDT) obtenait des responsables de la paroisse Saint-Jean-d'Erdre-et-Gesvres l'autorisation de consulter les diapositives conservées au presbytère de Treillières. Ces clichés ont été réalisés entre 1954 et 1968 par le curé de l'époque, l'abbé Georges Bernard.

Après un tri « technique » 1 314 diapositives ont été numérisées par TAFDT pour les sauvegarder de l'usure du temps et du risque de les voir s'éparpiller. Cérémonies religieuses (missions, fête des malades, Fête-Dieu, communion), mais aussi temps des loisirs (sorties à la mer, camps, voyages, pèlerinages, kermesses de l'école catholique et même... meeting d'aviation et stock-car !) : tous ces clichés témoignent d'une époque et montrent la vie d'une commune dans les années 1950-1960.

TAFDT a décidé de sélectionner un bon millier de ces photographies et de les commenter dans un DVD intitulé Treillières sous l'oeil du curé-photographe (1954-1968). Le DVD et son livret de 12 pages seront mis en vente (au tarif de 15 €), à partir de ce dimanche 15 septembre, de 10 h à 17 h, au presbytère, 4, place de l'Église, dans le cadre de la Journée du patrimoine qui y est organisée. Les personnes qui en ont fait précédemment la commande sont invitées à venir l'y retirer.

Scènes de la vie paroissiale treilliéraine dans les années 1950-1960

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Treillières vu par le curé-photographeC’est un travail tout à fait remarquable qu’ont réalisé les bénévoles de l’association TAFDT (Association Treillières au fil du temps). Parmi les 1 400 clichés extraits (avec l’accord de la paroisse Saint-Jean-d’Erdre-et-Gesvres) des photos prises par le curé Georges Bernard et numérisés par TAFDT, un bon millier se retrouve sur ce DVD intitulé Treillières sous l’oeil du curé-photographe (1954-1968).

Les photographies  sont rassemblées dans de petits films et classées par année. Le prêtre s’était improvisé reporter-photographe de la vie paroissiale. Les fêtes religieuses, mais aussi les temps de loisirs, défilent et témoignent de la mémoire d’un temps révolu. « De petites scènes de la vie ordinaire d’une communauté villageoise, à l’époque (1950-1960) où la société rurale du Pays nantais passe, selon les géographes, des « bocages immobiles au choc des mobilités », souligne Jean Bourgeon, historien. Un tel ensemble de documents photographiques s’avère assez exceptionnel.

Le DVD Treillières sous l’oeil du curé photographe (1954-1968) et son livret (12 pages) peuvent être commandés auprès de TAFDT chez Loïg Bonnet, 22, rue de la Poste-de-Gesvres, 44119 Treillières (tél. 06 60 75 75 33 – courriel : treillieresaufildutemps@gmail.com), au prix de 15 € (+ 4,50 € pour d’éventuels frais postaux).

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